Catherine Bahl / Joelle Thiemard / Denis Chery
Jean-Luc Berçot / Rémi Gonthier /Jean-François Herzog
Les textes des chansons
Pour ceux que ça intéresse
Pour accéder directement à l'un d'entre eux cliquer sur le titre correspondant
Titre | Auteur, auteure | Compositeur trice | Interprète (s) |
La ballade de Billy | Rémi + collectif | Jean-François | Rémi, Joelle, Denis |
Pub enterrement | Jean-Luc | Jean-François | Catherine, Joelle, Rémi, Denis |
L’air du temps | Jean-François | Jean-François | Jean-François, Joelle |
Les premiers | Joelle | Joelle | Joelle + collectif |
Le plastique | Jean-Luc | Jean-François | Jean-François, Joelle, Rémi, Denis, Catherine |
Le rejet des déchets | Rémi + collectif | Jean-François | Rémi, Joelle, Denis, Catherine |
En terre | Catherine | Catherine | Catherine |
Eloge de la paresse | Jean-Luc | Jean-François | Denis Joelle, Rémi Catherine |
Fifti-sixties | Joelle | Joelle | Joelle |
Automne | Jean-François | Jean-François | Jean-François |
Le temps des gens heureux | Joelle | Denis | Joelle |
Octopus | Catherine | Catherine | Catherine |
Ma solitude | Jean-Luc | Jean-François | Catherine |
Vent d’autan(t) | Joelle | Joelle | Jean-François, Joelle, Denis |
Tiroir | Jean-Luc | Joelle | Joelle, Jean-François |
Recycleur de cyclo | Jean-François | Jean-François | Denis |
T’es belle | Joelle | Joelle | Collectif |
La ballade de Billy
Voilà la belle histoire de Billy le boiteux
deux frères et quatre sœurs, lui, le petit dernier
à peine était-il né, son père s’est barré
La marâtre alcoolo rosse le malheureux
Alors dès qu’ il le peut il s’accorde une pause.
File devant l’enclos où s’ébattent les chiots
Un éclat de bonheur dans les yeux du petiot
qui s’évade un instant de cette vie morose
Mais un jour qu’il est là, nez collé au grillage
Arrive le vieux John quelque peu soupçonneux
Mais qu’est ce que tu fais là, va t’en d’ici, morveux
Que je ne te voie plus rôder dans les parages.
Mais ne vous fâchez pas, je vous en prie, monsieur !
Je voudrais tant un chiot et viens vous l’acheter
j’ai mis depuis des jours de l’argent de côté
1 dollar et 5 cents,, voyez, c’est du sérieux.
Tu rigoles, mon gars, t’es loin du compte hélas
Tu sais, ce ne sont pas de vulgaires bâtards
Chacun vaut au bas mot dans les 1000 dollars
Et j’ai tous les papiers prouvant qu’ils sont de race.
Et l’espoir abandonne Billy le moins que rien
Sur son minois d’enfant un chagrin bien visible
Ne laisse pas longtemps le vieux John insensible :
Après tout j’en ai huit, tu peux t’en choisir un.
Alors l’enfant lui montre le chiot le plus craintif
Celui qui se tapit tout au fond de la niche
Le plus laid, mal bâti, souffreteux et chétif.
Qu’il soit un peu bancal ; moi tu sais je m’en fiche
Regarde voir mon pied , je peux plus trop courir
J’ai eu un accident lorsque j’avais trois ans
Et l’enfant et le chien s’en vont clopin-clopant
Le premier sur les lèvres un beau et grand sourire. (x2)
Pub enterrement
T’étais toujours pressé mon pauvre Guy,
Tu voulais toujours être le premier
Mais à peine te voilà retraité
Pour l’au-delà t’as pris un raccourci.
Pour toi faudrait un bel enterrement,
Mais hélas je n’ai plus un sou vaillant
Pour le cercueil la messe, et les faire-part
Plus le curé , l’orgue et le corbillard
PUB enterrement plus besoin d’argent !
Sur le cercueil gratuit de la publicité
Ce sera toujours ça de moins à financer
Pour votre cher époux un bel enterrement
Pour un transport à l’œil camionnette Lapeyre
Qui l’acheminera direction cimetière !
Voilà qui est pas mal , (mais) reste à payer
Le trou, le marbrier, la pierr tombale,
Dans le meilleur des cas vingt mille balles
Moi qui n’ai guère envie de m’endetter
Tout ça c’est sûr me couterait un max
Sans compter les impôts, les fleurs, les taxes,
Désolée, mon cher Guy, (mais) la foss’ commune
Me coûtera au moins pas une seul thune.
PUB enterrement plus besoin d’argent !
Gravons quelques réclames sur la pierre tombale
L’opération, madame, vous coûtera que dalle
Et vous profiterez d’un super rendement
N’hésitez plus, ma chère, car grâce à cette affaire,
vous deviendrezn c'est sûr, super bénéficiaire!
Me voilà désormais bien convaincue
Plus de frais à ma charge (et) du fric en plus !
Cadeaux manteau bagnole super bonus
Top là, mon cher Monsieur, affaire conclue !
Un toit solide au-dessus de ma tête
Résistant aux rafales et aux tempêtes
Ma mère à l’hôpital, sous assistance
Débranchons-là pour calmer ses souffrances !
PUB enterrement plus besoin d’argent !
Nous resterons Madame, à votre entier service,
Et ferons avec vous de juteux bénéfices,
Vous pourrez nous confier votre chère maman
Nous veillerons pour elle à de super obsèques
Et signerons pour vous bien sûr un super chèque.
J’allais voir ma maman pour l’apaiser
Quand ce fourgon Lapeyre m’a renversée
Juste devant l’hosto, (le) passag’ clouté
Et mon Guy, me voilà à tes côtés.
Pour la maison, rien du tout, peau de balle
Et de l’argent promis, hélas que dalle
A part le toit de pierre qui nous protège
Gravé de pub, fabuleux privilège!
PUB enterrement plus besoin d’argent !
PUB enterrement plus besoin d’argent ! …..
L'air du temps
Moi, j'suis pas trop dans l'air du temps
J’préfère plutôt Les airs d'antan
Les airs rétro, Les airs d'avant
Non, j'suis plus trop plus trop dans l'vent.
J'le revendique, j'suis un vieux chnoque
Un brin classique, Un poil baroque
Mais allergique sans équivoque
A la gothique ou au hard rock
Suis-je un idiot par trop bégueule
J'aim'pas ces sonos qui dégueulent
Tout ce boucan qui t’rend sourdingue
Ces hurlements qui te déglinguent .
Ces amplis qui t'électrochoquent
Ces sons, ces cris qui te provoquent,
Aggravés par les hauts-parleurs,
Des nausées et des hauts le cœur.
Suis-je un vieux sage ou un vieux singe
Moi, j’me ménage les méninges
Tous ces chanteurs qui m’pompent l’air
Pour mon malheur j'peux pas m'y faire.
Les écouter un vrai supplice.
Quand radios et télés complices
Leur pass’ tous la brosse à reluire
Eux qui jacassent pour ne rien dire.
J'suis un vieux con d'la vieille école
J'aime les chansons qu'ont des paroles
Qui t’parlent à l'âme qui t’parlent au cœur
Sans trop de drames ou de malheur
Toutes ces chansons qui t’ font' qq chose,
T’filent des frissons pas d'ecchymoses
Qui t’chairent de poule qui t’dressent les poils
Et tourneboulent toutes tes étoiles.
Qui te transportent ou qui t'élèvent
Et t'emportent au pays des rêves
Qui te chavirent, te vagabondent
Pour des délires de bout du monde
Qui garnissent tous tes tom’s de pages
et remplissent tes albums d'images
Cell’ qui t’font voir la vie en rose
Mettent pour un temps l’brouillard en pause
Je les entends sans me lasser
Ces survivants d’un temps passé.
Les trois poètes, les trois ancêtres
Qu’beaucoup c’est bête, ne peuv’ connaître
Eux qu’ont fait la nique aux années
La nique et de beaux pieds de nez.
Et me réveillent les esgourdes
certes un peu vieilles même un peu sourdes.
Le vieux Léo de Hurlevent
De “c’est extra” d’”avec le temps”
De “Jolie môme” des “Anarchistes”
D’”Paris Canaille” d’”la vie d’Artiste”
Le Moustachu à la guitare
Celui d’”misogynie à part”
Du “Gorille” des “Copains d’abord”
De l’”Auvergnat” de son “croqu’mort”
L’écorché vif du plat pays
de Vesoul, des Bonbons” d’Orly
de la “Mad’leine, de ces gens-là
Amsterdam” ne me quitte pas »
Et quand ces chansons de jadis
Dans mon ciboulot retentissent
Elles trimballent avec elles
Des souvenirs en ribambelles
Un doux parfum de nostalgie
Et puis tout à coup par magie
Elles raniment les bougresses,
Les temps enfuis de ma jeunesse.
Les premiers
Quand les premiers cannibales,
Ont commencé à se dire,
Qu'il n'était pas très normal,
Faisait même un peu vampire,
D'aller tailler la bavette,
Plutôt qu'avec son voisin,
Direct sous sa liquette,
Sachant qu'ils étaient cousins,
Alors là, quelques anti,
Qui goutaient fort le rôti,
Sur leurs têtes, à la massue,
Défendirent leur point de vue!
Quand les premiers catholiques,
Ont commencé à se dire,
Qu'il n'était pas très biblique,
Même pas pour un martyr,
Qu'un bon Dieu les abandonne,
A leur funeste destin,
Et aux lions, fussent-ils de Rome,
Pour leur servir de festin!
Les pro-jeux, le pouce en bas,
Crièrent: Tuez-moi tout ça!
Au nom de la tradition,
Conservons les bons filons!
Refrain
Vive les révolutions,
Voyez notre évolution!
A bas le mauvais vieux temps,
Profitons du bon présent!
Quand les premiers philosophes,
Ont commencé à écrire,
Avec ou sans apostrophes,
Sur les rois et leurs empires,
Que si Dieu, à son image,
Nous avait faits tous égaux,
Des plages dans les rouages,
Devaient gripper un peu trop!
Privilégiés et nantis,
Qui prisaient fort peu l'avis,
Les ont jugés hérétiques,
Brûlés en place publique!
Quand les premiers chercheurs d'or,
Celui de la Vérité,
Sous le vernis des décors,
Ont commencé à creuser,
Certains trouvèrent que sous roche,
Quelques pépites égarées,
Allaient finir dans les poches
De triés sur les volés!
Avant qu'ils n'aient pu parler,
Les langues n'étant plus tranchées,
De trois balles, dans le dos,
Se suicidaient ces idiots!
12bis-Sans fake-news, ni attentats,
Accidents, sournois débats,
Qui seraient gros, pas malins,
Pour nous faire perdre notre latin!
R-Vive les révolutions!
Admirez l' évolution!
Oublions le bon vieux temps!
Carpe diem dès à présent!
Le plastique
Chouette j’ai enfin un rancard !
J’enfile mon plus beau costard,
Je file fissa à la gare,
Surtout pas être en retard
Elle m’attend au bout du quai
Direction son nid coquet
Je lui offre un beau bouquet
Elle me sert un perroquet
Mais misère et décadence !
Elle omet toute bienséance !
Commet même une imprudence
Véritable déchéance !
C’est vrai, quel manque d’éthique,
C’est là qu’il y a le hic
Un apéritif tonique
Dans un gobelet plastique !
C’est qu’moi, j’aime pas le plastique !
Le plastique c’est pathétique
Le plastique c’est pas éthique
ça finit dans l’atlantique
Non moi, j’aime pas le plastique !
Le plastique c’est du chimique
Le plastique c’est archaique,
Le plastique, c’est dramatique
De suite après le cocktail
-Attisé par les chandelles-
Nait ce désir mutuel
Somme toute bien naturel
Assis sur le canapé
Là nous voilà rapprochés
Et au moment du café
Bien tendrement enlacés
C’est bientôt l’instant magique
Des caresses érotiques
Ma tension monte, électrique
Elle me dit : mets un plastique !
Choix cruel, instant critique
Mais moi, je suis pragmatique
Terre à terre et emprique
Alors là j’ai le déclic !
Voilà que j’aime le plastique !
Le plastique c’est érotique
Le plastique, ça fait très chic
Le plastique c’est fantastique
Moi j’adore le plastique !
Le plastique c’est romantique
Le plastique c’est bien pratique
Et en plus ….. prophylactique
Le rejet des déchets
Pourquoi donc suis-je aux encombrants,
Moi qui durant bien des années,
De mes fleurs avait égayé
Leur magnifique appartement
Dir’ que je leur avais offert,
Ma vie en vert, et contre tout,
Et qu’aujourd’hui, pilule amère,
Me voilà soudain mise au clou.
Ah, te voilà, vieux compagnon,
Toi qui me jalousais parfois,
Si triste à présent, souviens-toi ,
Malade toi le guéridon
Ça pouvait sembler trop d’amour
A toi qu'on cirait deux fois l ‘an !
Moi, on m’arrosait chaque jour.
Tiens-tu ta revanche à présent ?
Refrain :
Rien ne se perd, à ce qu’on dit!
Alors pourquoi tous ces débris,
Tous ces objets mis aux déblais!
Tous ces dépôts, tous ces déchets !
Voyez ce pauvre mille feuilles ,
Ce livre de chevet jaloux ,
Qui baigne à présent dans la boue,
En ravalant tout son orgueil.
Ses belles lettres et ses images,
Depuis longtemps ont trépassé,
Plus que grimoires du moyen-âge
Passées de mode et déprimées,
Mais regarde qui l’on amène
A la SPA d’à côté ,
Ce roi haute fidélité,
Qui comme nous soudain les gène !
Ils ont grand ouvert la portière,
Un jour de « vacances autoroute »
Tel une auto, mis en fourrière.
Un encombrant de plus sans doute,
Refrain
Rien ne se perd, tout est ach’té
Au gré des modes et des envies!
Et sitôt fait, sitôt jeté
Pur gaspillage et pur gâchis
Regardez frères, qui va là !
Vraiment, je n’en crois pas mes yeux !
Celui qu’on appelait Monsieur,
Lui aussi est tombé bien bas !
Pour les beaux yeux d’une autre belle
Lui qui avait jeté madame
Et leur union à la poubelle
Se retrouve à présent sans femme.
Il ne vaut donc pas plus que moi
Et sans espoir de recyclage
Car dans la rue et à son âge
Faut dire qu’on ne se refait pas.
Quelques pièces dans sa gamelle
Et un vieux chien à ses côtés
Car le vieux compagnon fidèle
Finalement l’a retrouvé..
Refrain
Rien ne se perd à ce qu’on dit
Hormis les amours, les espoirs.
Parfois les chemins de la vie
Vous laissent un jour sur un trottoir
En terre
Si quelques doux rêveurs
Ont très bien réfléchi
Loin de toute candeur
Sans aucune utopie
C'est qu'ils ont tout écrit
Dans un tapis de feuilles
Quelques branches broyées
Douze mois ont passé
Et le tour est joué
Nous voilà humifiés
Refrain
En terre et contre tout
Mon corps sera terreau
La forêt mon radeau
En terre un point c'est tout
Déposés sous la pluie
Nulle chimie funeste
Corps et esprit perspirent
Cette fraîcheur sylvestre
Des grands faiseurs de pluie
Dans leur chair ressentir
Les battements des cœurs
Et dans leur chair frémir
A humer leurs odeurs
Paisiblement partir
Refrain
En terre et contre tout
Mon corps sera terreau
La forêt mon radeau
En terre un point c'est tout
Notre ultime soupir
S'unira aux racines
Au souffle de la brise
Corps et âme dans la bruine
Mêlés jusqu'à la cime
Charmés par cette idée
Commençons à songer
A la félicité
De pouvoir reposer
Dans un jardin boisé
Refrain
En terre et contre tout
Retient moi de partir
A l'opposé du rêve
De mon repos funèbre
Dans un jardin-forêt
Éloge de la paresse
Quand arrive enfin le printemps
Ses premiers rayons de tiédeur
Je cède à la douce torpeur
Alors il est tell’ment tentant
De ne rien faire, oui vraiment rien
Quoi, rien du tout ? Oui rien de rien !
Et voilà l’été qui est là,
Canicule et soleil ardent,
Travailler n’est pas motivant,
Alors, je me dis, pourquoi pas ?
Ne faire rien, oui vraiment rien
Quoi, rien du tout ? Oui rien de rien !
L’automne montre le bout d’son nez,
En vermillon, jaune et orange,
Revoilà le temps des vendanges,
Des beaux jours, je veux profiter
Pour ne rien faire, oui vraiment rien
Quoi, rien du tout ? Oui rien de rien !
Voilà l’hiver et ses froidures,
Son gel, et ses couleurs grisâtres
Les pieds au chaud devant mon âtre
Une douce voix me murmure
De n’plus rien faire, oui vraiment rien
Quoi, rien du tout ? Oui rien de rien !
Cher ami continue comm’ ça
Sais-tu ce qui t’arrivera ?
Cher ami continue comm’ ça
Sais-tu ce qui t’arrivera ?
Mais vraiment rien, je te dis rien
Strictement rien, retiens-le bien !
Fifty-Sixties
Sur la plage abandonnée,
Sans qu' SPA n'ait rien fait,
Le sable est dans le pâté,
Et les Hugues au frais,
Aline a eu raison,
D'ignorer ses cris,
Comme l'hiver, son mignon,
A vraiment blanchi!
Les Surfs, mis de côté,
Au coin qui me rappelle,
Quand j'entends le train siffler,
Les moutons rebelles,
Qui pour aller danser,
Près des golfs clairs,
Font la mer démontée,
La mettent en colère!
Je vous salue,
Les copains, Marie et Manu!
Et je vous prie,
De ne jamais tomber des nues,
Ou dans l'oubli!
Tous les garçons et les filles,
De mon âge, ont rêvé,
Que le lion quand lune brille,
Puisse être sauvé!
que le Seb et sa Belle,
Celle tant aimée,
S'éclatent à Courchevel,
Twistent à St Tropez!
Frank Alamo, bien plus fort,
Ne fait plus trop l'indien,
Pour la biche à Salvador,
Aux jolis yeux bruns!
Jean-Philippe, amoureux,
Nous retient la nuit,
Mais le temps se fait vieux,
L'école est finie!
Refrain
Je vous salue,
Les copains, Marie et Manu,
Et je vous prie,
De ne jamais tomber des nues,
Ou dans l'oubli!
Toutes' les filles du bord de mer,
Comme les feuilles, à l'appel
De la rentrée, toutes espèrent
Etre belles, belles, belles!
Toutes' les Cathy quittées,
Comme d'habitude,
Pleurent avant d' oublier
Le triste interlude!
Sur les salles' obscures, Claire,
Poupée de cire du jeudi,
De son, nous vantait l' affaire,
Qui? Disney pardi!
Que la vie était Brel,
N'ayant que l'amour,
Demi-heure de rappels,
Adieux pour toujours!
Je vous salue,
Les copains, Marie et Manu,
Et je vous prie,
De ne jamais tomber des nues,
Et vous prédis
Bel avenir et nostalgie,
Fifty-sixtees'! …...
Automne
L’automne a frappé à ma porte
Comme un avant-goût de la fin
Voici le temps des natures mortes
Et des lendemains incertains
Seule, tout près de la fenêtre
J’ai décidé en cet instant
D’écrire pour toi cette lettre
Que tu attends depuis longtemps.
Ne m’en veux pas pour cette attente
- Tant d’eau a coulé sous les ponts -
Si pour toi j’ai été absente
Ça n’était pas un abandon.
Quand tu es entré dans ma ronde,
Nous avions tout juste vingt ans
Nous rêvions de changer le monde
Bien naïfs et bien arrogants.
Au fil du temps, des vents contraires,
Des imprévus, des espoirs vains,
Il nous a fallu laisser faire
Mettre de l’eau dans notre vin.
Nos deux enfants ont pris le large
Voguant vers d’autres horizons
Nous laissant tous les deux en marge
Il faut se faire une raison.
Mais à l’heure où je les griffonne
Ces quelques mots sur le papier
Je n’ai pour rien ni pour personne
La moindre rancœur ou regret
Et si pour une vie entière
À nouveau je devais signer
Sois-en bien sûr, je serais fière
De la passer à tes côtés
Je reste seule avec moi-même
Derrière mes rideaux tirés.
A te redire que je t’aime
Et que je t’ai toujours aimé.
Je sais, c’est un peu dérisoire
De m’adresser ainsi à toi
Toi le héros de notre histoire
Qui depuis un an n’es plus là.
L’automne a frappé à ma porte
Comme un avant-goût de la fin
Voici le temps des natures mortes
Et des lendemains incertains
Seule, tout près de la fenêtre
J’écris ces mots en attendant
De te rejoindre et de connaître
Avec toi d’éternels printemps.
Le temps des gens heureux
Chaque matin,
Vous parlez d’une belle aventure !
Le quotidien,
Saupoudré d’impôts et de factures,
Au saut du lit,
L’air de rien,
Me dit de bien boucler ma ceinture,
Gentiment j’obéis,
A l’avenir écrit,
Oui mais,
Demain,
Tournera la terre,
On verra bien,
Ce soir je préfère,
Rire et danser,
Bien en profiter !
Il y aura d’autres jours !
Chaque chose à son tour !
Je sais très bien,
Que chacun de vous, sous son armure,
De quotidien,
Est un chevalier des temps futurs,
Si la raison n’a pas tort,
La sagesse est parfois dans l’azur,
Rêver, je vous le dis,
Ca peut changer la vie !
Et si demain ,
Tout était comme hier,
Que rien n’ait changé d’air,
On pourrait dire,
Qu’au moins, l’on s’est fait des souvenirs !
Valsez ! Tournez !
Autant que la terre !
Parquets cirés,
Chassez la poussière !
Demain, déjà,
Se construit tout bas ;
Donnons lui la couleur,
Que nous avons au fond du cœur,
Le temps des gens heureux,)
Dès ce soir, dansons le ! ) Bis
FIN.
Octopus
Dans mes rêves, je repense
Cheveux au vent qui s'élance
Volutes serpentines
Ton étreinte divine
Livrée à l'indolence
Dans cette eau cristalline
Dans mes rêves, je repense
A l'eau bleue qui balance
Mes mollets immergés
Sous ce soleil intense
Ton arrivée discrète
Au creux d'une calanque
Refrain :
Oh oh si seulement
Oh oh je n’t’avais pas
Oh oh attiré du pied
Dans mes rêves, je repense
Glissant tes bras contre moi
Sans savoir que c'est moi
Sans savoir que c'est toi
Avant de t'avoir vu
Là tu t'es appendu
Et tout a basculé
Corps entier, ma fierté
Chaviré dans l'eau bleue
Je t'ai vu l'audacieux
A mon corps agrippé
Je criais, vacillais
Refrain :
Oh oh si seulement
Oh oh je n’t’avais pas
Oh oh rejeté du pied
Dès lors aucun baiser
Sur la peau du mollet
Ne m'a autant manqué
Nostalgie aquatique
De cet aventureux
Octopus le gracieux
Et oui, On s'est quitté
Un peu trop brusquement
Tous les deux apeurés
Sans avoir pris le temps
Mon poulpe et moi
C'est du passé !
Vent d’Autan
Lorsque le soir descend, et que soudain remontent,
Tes anciennes terreurs et tes nouvelles hontes,
Les serpents "sarabandent" à graver leur empreinte,
S'enroulent à ton cou, resserrent leur étreinte.
Le pays des merveilles a bien trop de délices,
Celui du sans sommeil trop de feux d'artifices,
Qui te font oublier le goût du miséreux,
D'un grand verre de fumée, d'un paradis trop bleu!
Refrain
Autant en emporte le vent,
D'autant, d'autant,
D'autant plus qu'on n'emportera,
Pas même un n'importe quoi.
Les manches à remonter, plus lourdes que le temps,
Pèsent sur tes poignets au bout de bras ballants,
Qui te les a baissés, qu'ils tendent vers le bas,
Te les a étirés au point de non- combat?
Lorsque la nuit paresse et que les heures s'étirent,
La ronde des chimères t'invite en son empire,
Et jamais le meilleurs n'y aura ses entrées,
Mais ton cœur applaudit à tout rompre, à craquer.
Refrain
Autant en emporte le vent,
D'autant, d'autant,
D'autant plus qu'on emportera,
Pas même un n'importe quoi.
La belle au bois dormant a tellement de chance,
Elle qui peut dormir avant la délivrance,
La faucheuse amusée te frôle à chaque pas,
Quand tu fermes les yeux sur le monde et sur toi.
La femme de tes nuits vit dans les bras d'un autre,
Tes toxiques manies soufflent que c'est ta faute,
Oui mais la Vérité, dans les verres, à moitié,
Tourne en rond, tête à queue du serpent déguisé!
Refrains
Autant en emporte le vent,
D'autant, d'autant,
D'autant plus qu'on emportera,
Pas même un n'importe quoi.
Autant en emporte le vent,
Pourtant, pourtant,
Il demeure quelque part en toi,
Tout sauf un n'importe quoi.
Ma solitude
La vie de célibat, je trouvais ça extra,
À danser tous les soirs, êtr’ la rein’ du disco,
A mes meilleur’s amies, j’affirmais « c’est mon choix »
Et j’ proclamais bien fort, Viv’ la vie en solo !
Mais maint’nant, j’en veux plus d’cte fichue liberté,
J’ support’ plus d’être seule, j’suis triste à en crever !
Oui, quarante ans déjà, j’ai pas vu’le temps passer,
J’ai pas voulu d’attach’, j’me la jouais perso,
Il faut tourner la pag’, et il faut s’affoler,
Pas rester les deux pieds dans le mêm’ sabot,
Voilà qu’ les premièr’ rid’ sur mon front apparaiss’,
Pour mes vieux jours, j’voudrais trouver un peu d’tendres’.
Refrain
Ma solitude et moi, on n’fait plus bon ménage’
Ell’ me dit, écout’ moi, tu n’es vraiment pas sage, =>
Il vaut mieux vivr’ seule, que mal accompagnée,
Moi, qui suis à la ‘rcherch’, dl’âm’ sœur sans la trouver
Je lui réponds laisse-moi, et puis fich’ moi la paix,
j’en ai marr de cette vie, j’veux quelqu’un à aimer !
Je voudrais tant qu’elle finiss’ par prendr’ enfin le large,
Pourtant comm’ tout’s les fois, ell’ revient à la charge.
J’veux plus d’ces plans d’un soir, de ces amours fugaces,
D’être l’intermittent’ en câlins d’la soirée,
Ne plus être la proie de tous ces hommes en chasse,
Stipulant dans l’contrat : « durée déterminée »,
Moi tout ce que j’voudrais ce s’rait un cédéi,
Un espoir pour ma vie, et un homm’ dans mon lit.
Alors, voilà, j’ prospecte, j’internet, j’minitel,
J’réponds aux petites annonces lues dans Libération,
J’ai tout plein d’rendez-vous, et j’me fais toute belle,
J’lis le Chasseur Français, j’cours les associations,
Quand j’ rentr’ à la maison, j’ saut’ sur mon répondeur,
Chic ! un nouveau message ! Merd’ ! c’est encor’ ma sœur !
Refrain
Mais à forc’ de chercher, j’l’ai enfin déniché,
Il était pas très loin, c’est mon voisin d’palier,=>
J’le voulais grand, costaud, avec des cheveux blonds,
En fait, il est tout brun, avec un p’tit bidon,
Il y a quelque temps, il s’est pointé chez moi,
Et puis m’a bredouillé : « peux-tu m’aider des fois ?
Question coutur’, tu sais, j’suis vraiment pas très doué !
Il m’a tendu alors un pull vagu’ment troué
Coda
Je lui ai dit : « ok, j’me mets vite à l’ouvrage »
Et de fil en aiguille, on s’est mis en ménage.
Tiroir
Politologues et sociologues,
Anthropologues, futurologues,
et sondeurs d'instituts sérieux,
sont tous des gens vraiment curieux!
Ils veul't vraiment savoir de nous,
Nos habitudes et puis nos goûts,
Afin d'encore mieux nous cibler,
Nous inciter à consommer!
Alors en avant les sondages!
Quel est votre sexe, votre âge?
On nous Ipsos, on nous Sofres,
Pour mieux nous classer en espèces,
Tels des chasseurs de papillons,
Qui nous trient par sorte et par nom,
Ils nous répertorient, histoire
De nous classer dans un tiroir!
Refrain
Tiroir, mon beau tiroir,
Et sans tergiverser,
Tiroir, mon beau tiroir,
Dis-moi la vérité!
Suis-je récupérable, désirable,
présentable, négociable,
En un mot..... bancable?
Eh toi, l'ado, viens-t-en, c'est l'heure
D'ouvrir un compte, même plusieurs!
Que veux-tu faire de ta mitraille?
Rien ne vaut un bon crédit-bail!
-Même si t'as de beaux yeux, tu sais,
Nous, ton principal intérêt,
Ce qui te rend si désirable,
C'est que tu sois "fidélisable!"
Bonjour à toi qu'on dit Bobo,
Qui file dans Ta belle auto,
Mais pas trop pour ne pas rouler,
A contresens de tes idées,
8-Alors vas-y, il en est temps,
Donne du punch à ton argent
Place toujours, tu m’intéresses :
Prends vite l'Américan express!
Refrain
Et quant à toi, précieux sénior,
Il est plus que temps, il est l'or,
De faire fructifier ce matelas,
Surtout ne le laisse pas là !
As-tu pensé à ton "après"?,
Une convention conviendrait,
Et l'esprit libre, au dernier soir,
Tu finiras dans un tiroir!
Refrain
Le recycleur de cyclo
Je suis recycleur en cyclos :
Vélos divers et trottinettes
Motos scooters ou mobylettes :
Les retaper, c’est mon boulot
J’aime ce travail à la chaîne
Et j’en connais tous les maillons
Faire la roue c’est mon domaine
Faut dir’ qu’j’en connais un rayon.
Pas le temps de ronger mon frein
La tête toujours dans le guidon.
Moi j’ bosse en mode tout terrain
Et un peu d’came dans mon bidon.
Bien que pour les courses les trials
Je rafistol’ leurs beaux vélos.
Certains me traitent de pédale
De dégonflé ou de trav’lo
Moi le modeste travailleur
J’me dis à propos des railleurs
Qu’ils aillent donc se fair’ voir ailleurs
Quitte à finir chez l’ferrailleur !
Et dire que lorsqu’ils pètent un cable
De suit’, je répar’ leurs dommages
Et lorsque le sort les accable
Je mets de l’huil’ dans leurs rouages
Moi qui les sers sur un plateau
Qui en grande pompe regonfle
Leurs chambres à air ou leurs boyaux
J’me dis parfois qu’ils me les gonflent
J’mets des rustines sur leur cafard
J’les calme un peu quand ils enragent
Et quand ils en ont vraiment marre
J’les prends sur mon porte bagage.
Je suis recycleur en cyclos :
Vélos divers et trottinettes
Motos scooters ou mobylettes :
Les retaper, c’est mon boulot
Moi le recycleur en cyclos :
J’voudrais dire à tous les salauds
C’est pas parc’que j’m’appell’ Pignon
Qu’il faudrait me prendr’ …. pour un con.
T’es belle ...
Refrain
T‘es belle comme une vache Montbéliarde,
Appétissante comme le comté,
Enivrante quand je te regarde,
Pire que l’vin jaune et la gnôle associés,
Ma blonde, tous les blés te jalousent,
Pour sûr, j’ai marché dans la bouse,
Le jour où je t’ai rencontrée,
A la coop agricole d’Lons le Saunier
J’aurais voulu t’emmener danser,
Oui mais voilà, mes vaches ont « vêlé »,
Au p’tit matin, elles m’avaient crevé,
J’aimerais bien qu’ca t’donne des idées !
Refrain T’es belle ….
J’aurais voulu t’emm’ner visiter
Le Hérisson tout « encascadé »,
Oui mais les foins ne peuvent plus attendre,
Tout comme certains, fais vite à comprendre !
J’t’en ferai un tas dans un coin d’l’écurie,
Un dans l’étable, et dans ma chambre aussi !
Faut-il en plus que j’te fasse un dessin,
Pour te dire viens ?
Depuis l’printemps l’épicéa bourgeonne,
La sève monte et les oiseaux chantonnent,
Il est temps pour nous de nicher aussi,
Parc’ que ma mie,
Refrain T’es belle ….
Ma blonde, tous les blés te jalousent,
Pour sûr, j’ai marché dans la bouse,
Du bon pied quand j’t’ai rencontrée,
C’ jour là ma tête et ma chance ont tourné,
Je vois l’av’nir, comme mes cochons, tout rose,
Auprès de toi, ma mie, j’me sens tout chose !..